Memoires d'un paysan Bas-breton Ce livre de route, a lui aussi sa petite histoire. Ces "Mémoires d'un paysan Bas-breton" constituaient alors les seules pages en français de la librairie sous-terraine de la place de l'Indépendance de Kiev. Il aura été nécessaire de jeter un coup d'oeil incrédule en haut d'une étagère pour être attiré par la tranche d'un livre de poche affublé d'un "Jean-Marie Déguignet", puis d'aller chercher au fond de la pièce, une échelle pour récupérer ce livre de seconde main, pour moins de 2 euros. Tant de surprises et de coincidences étranges, dans le récit passionant de ce paysan engagé dans l'armée napoléonienne à Rennes (sic), puis envoyé au près du Maréchale de Castellane (sic), au "camp de Sathonay" (sic), puis en partance pour Malte (sic), avant de rejoindre Sébastopol (sic) pour la guerre de Crimée (sic)...

Train: vie ces rails! Les presque 2 heures de train pour couvrir les 80km pour rejoindre Sébastopol ont été rytmées par la vie à bord: vendeuses ambulant de caramels mous et de mots croisés, un arrêt toutes les 10-15 minutes, un brassage permanant de conversations, les gens se parlent, s'agitent ... Le tout dans cette seconde classe minimaliste: un wagon large, sur lequel sont simplement fixés des bancs de bois! On est très loin de la vaine recherche de la convivialité par le confort de nos designer, antinomie de l'ouverture aux autres et de l'égo-satisfaction...

Fin de cette journée sur le port, dégustant une bonne soupe "solianka" au poisson, baigant dans le couli de tomate aux capres, en se plogeant dans l'Histoire, avec ces Guerres de Crimée pour lesquelles la France s'était engagée aux côtés des anglais et des turcs, avec la fameuse prise de la tour Malakof, après quasiement un an de bombardement sur la ville de Sébastopol!

BalaklavaUn guide prend tout son importance lorsqu'on lit ce genre d'indication: aller à l'extrêmité de la route, traversé sur la gauche, puis derrière l'abris blanc, traverser la route, c'est ici que se trouve le bon arrêt! Voyager en marchroutka sans parler le russe promet de bonnes péripéties et de bons fou rires! Trouver le bon arrêt qui n'est pas forcément indiqué, savoir où s'arrêter, comprendre le chauffeur quand il annonce un arrêt ... si il l'annonce!, attendre que la marchroutka soit pleine avant de partir et le tout à chaque correspondance! Petit exemple, lorsqu'on ne sait pas ou s'arrêter, on se retrouve .... au terminal de marchroutka avec les chauffeurs! Grosse sensation d'être conduit quelque part sans savoir où s'arrêter et ce sur des dizaines de kilomètres!

Balaklava - Usine secrète de sous-marins soviétiques: Matinée passée dans ce petit port chargé d'Histoire. Non seulement pour être cité dans l'Odyssée d'Homère mais aussi pour avoir abrité des troupes britaniques lors de la Guerre de Crimée et le champ d'une bataille sanglante. Pour l'histoire sans H majuscule, ce village a donné son nom à la cagoule en anglais: balaklava! Pour protéger leurs fils, les old ladies anglaises ont tricotées des cagoules et les ont envoyées aux troupes britaniques ... à Balaklava! La balade dans les montages avoisinantes ayant ouvert l'appétit, direction le resto du port, le seul qui semblait ouvert, pas un seul autre touriste ce jour là. La roulette russe, c'est aussi lorsque, face à un menu 100% russe, on commande au hasard, un plat sans savoir, même après l'avoir avalé, ce qui le composait! Pendant tout le repas, le chien du village sorti de la cuisine, n'a pas arrêté de suivre le mouvement de la fourchette... avant de repartir sur ses trois pattes lors que j'eus fini! A savoir si il avait reconnu en mon assiette, sa gammelle, ou en la brochette de boeuf, sa patte, je préfère ne pas donner ma langue au chat!

cote de la crimée Taxi KGB: Balade le long de la côte de la Mer Noire, avant de retourner sur Sébastopol et parcourir ses rues et ses docks. Retour à l'hotel en taxi volga blanche, la nuit étant tombée depuis longtemps, tout comme une lourde pluie. Le chauffeur commence a marmmoner une histoire en russe et me montre une plaque d'identification qu'il porte autours du coup, marqué d'un КГБ ... KBG! Coup de bluf? Il me semble comprendre qu'il ait été un agent et qu'il n'est plus qu'un vulgaire chauffeur de taxi... Deuxième coup de bluf, il sort de la boite à gant un insigne avec un glaive, recouvert d'une étoile rouge estampillé du marteau et de la faucille... Dans tous les cas, je le préfère largement chauffeur de taxi, sans ordre de mission sur ma tête!

Hotel russe: Comprendre le russe, à retardement... C'est ce qu'il arrive lorsque les chiffres 6-7 et 8-9 indiqués sur la carte de l'hotel correpondent finalement aux heures où l'eau est ... chaude! Le robinet du lavabo possède un démultiplicateur pour alimenter le tuyeau de douche et pour compléter le tableau de ce grand complexe hôtelier de l'ère soviétique, il n'y a plus de joint dans les ascenseurs, offrant une pleine vue flippante sur la cage et le cablage! Le cadre est planté, un confort minimaliste soviétique mais pas rebuttant, bien au contraire, on se surprend même à lui trouver du charme, avec au petit matin, un petit déjeuner fort copieux servi entre le bar à Vodka et le dance-floor de la discothèque refaite à neuf de l'hôtel.