Kiev: 120 heures plus tôt, zig zag dans les rues de Kiev pour contourner les manifestations pro-russes, un "Chicken deluxe" encore tiède à la main; le pannini hand-made bacon/poulet/tomates/sauce blanche de l'incontournable Mister Snack. Direction l'aéroport de Borispol, pour un road trip improvisé de 5 jours dans le sud de l'Ukraine, en Crimée, armé d'un petit sac à dos et de l'incontournable Lonely Planet, la corde et le piolet du backpacker.
L'idée avait germée la veille et après deux tentatives avortées de réservation la veille, internet et téléphonique, j'achète finalement la place 1 heure avant le vol.
Place13 Dans l'aéronef, la place est prise. Deux greluches défraichies, tachetées d'un rouge crillard, des lèvres aux ongles de pieds, demandent à échanger nos places. Ne voulant pas les froisser (respect du lifting), je troque donc la 10B pour ... la 13B. Super!, des superfi-ciel-les supersti-cieu-ses! Voilà donc pourquoi la plupart des compagnies aériennes supprime ce rang de leurs avions, absurdité totale puisque le rang 14 reste le 13ème!

Finalement, cela nous permet avec mon voisin, un américain, de blaguer sur les lourdes vibrations de la carlingue, le son perçant des réacteurs, les bacs à bagages qui ne se ferment pas et nos sièges qui ne tiennent pas en position relevée. Après quelques petites estimations, on porte la carrière de ce zinc à largement plus de 2000 vols. Juste avant le décollage, un bonbon aux fruits est gracieusement offert par l'hotesse; surement pour faire passer la pilule!

SimféropolSimféropol: Extraction réussie de l'agglomérat des chauffeurs de taxi, qui s'empressent à saisir vos bagages et à vous harceler sur près de 50m pour remporter la course. Peine perdue, sur tout le séjour cela ne sera que trains, marchroutki, bus et trolley! Cela sera d'autant plus aventureux et authentique de se mélanger à la population en empruntant ces transports, aux indications 100% russe! Arrive alors une marchroutka frappée d'un panneau "центр" ... 'tss' ... 'en'.. 'tre'... Centre! Aller hop, on ne peut pas mieux faire comme destination, embarquement immédiat pour 1 Grivna (15cts d'€) - les taxis proposaient entre 30 et 50 Grivna!

Echange de cartes avec un aimable business man coréen avant de déambuler dans le centre à la recherche d'un hotel. Dans la grande tradition d'occidentaliser son prenom, le recto Won en coréen, devient un flambant Daniel G. au verso. La visite de Simféropol sous les couleurs rougeâtres du soleil couchant laissera juste le souvenir de cette imposante place Lénine, et de ce flot annimé de jeunes, innondant les rues piétonnes, aglutinés par petits groupes autours de quelques 'piva' (bières).

Palais des KansBaktchissaraï: Après 2h de quête au petit matin, à base de tentatives infructueuses de "Meni treba yikhaty do" Baktchissaraï, le bon bus pointe enfin son nez! Arrivée devant les minarets du palais des Khans, haut lieu de la Crimée Tatar, du XV au XVIIIeme, épargné par Cathernie II pour son caractère "romantique", lors de la destruction systématique des mosquées après l'invasion russe. Les Tatars (descendants des Mongols) qui avaient alors fui leurs terres, souffrent encore d'un rejet prononcé par la population majoritairement russe en Crimée (pas loin de 60% de la population). Plongée dans l'Histoire, avec ces salles de marbres, ces plafonds ornés, cet harmem finement meublé, cette fontaine parée d'or et immortalisée par un poème de Pouchkine ... lorsque soudain, l'appel à la prière retentit le long des parois rocheuse, dans ce caisson naturel: Palais des Kans

Mieux que le Ministère AMER, le monastère calcaire: Un petit baklava et ça repart en marchroutka, oscillant a plein régime dans les ruelles spaghettis des villages traversés. Visite de l'apaisant monastère d'Ouspenski, niché à flanc de montagne, dominé par le dôme doré d'une des plus ancienne église d'Ukraine. L'architecture de la minuscule église troglodyte est tout simplement splendide et amen-alléluia amène au recueillement, où les prières s'élèvent à mesure que les cierges se consument.

Tchoufout KaléCité troglodyte: Une bonne demi-heure de marche sur un chemin rocailleux, parsemé (en plus des cailloux .. hmmm) de vendeurs ambulants, avant d'atteindre la splendide cité de Tchoufout Kalé. Fin d'après midi à parcourir cet étonnant dédale de galeries sur ce plateau escarpé, lieu de plusieurs sciècles de refuge depuis le VIème, jusqu'au XIX.

Retour sur Baktchissaraï, direction le guichet de la gare. Tentative en Russe pour pouvoir essayer de tenter d'obtenir un ticket pour Sébastopol, affaire étonnament pliée en 30 secondes. C'est alors qu'un son strident mélangé aux haut parleurs crachant un russe inaudible, emboite le pas sur l'arrivée d'un train . Bingo c'est le bon, il n'y en a que 4 par jour! Enchainement parfait pour un trajet pas si ordinaire ... à suivre...